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Réfer. : 0021 .
Auteur : Anonyme.
Titre : Mutus Liber.
S/titre : .
Editeur : Arché. Milano.
Date éd. : 1979 .
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**** A T T E N T I O N ****
Ce document étant sujet à droits d'auteur,
n'est composé que du début, et des tables éven-
tuelles. Reportez-vous aux références ci-dessus
pour vous le procurer.
**** A T T E N T I O N ****
BIBLIOTHECA HERMETICA - XVI
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Corpus Gallicum
Series Iconographica
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TIRAGE LIMITÉ
© 1979 by Archè - Milan
Imprimé en Italie
Tipografia Poggi Litografia - Milano
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ALTUS
M U T U S L I B E R
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REPRODUCTION DES 15 PLANCHES EN COULEUR
D'UN MANUSCRIT DU XVIIIème SIÈCLE
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INTRODUCTION ET COMMENTAIRE
PAR
JEAN LAPLACE
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NON
OMNIBUS
DATVM
ARCHE
MILANO
1979
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INTRODUCTION
Après Magophon, alias Pierre Dujols, et Eugène Canseliet, que nous reste-t-il encore
à dire du Mutus Liber qui soit positivement enrichissant pour le lecteur? Des
quinze planches, nous aurions pu donner une analyse longue quantitativement mais
où se répéterait ce que l'amateur pourrait trouver ailleurs. Entre un cumul de citations
et un court texte original nous avons choisi la deuxième possibilité qui correspond
d'ailleurs mieux à notre caractère. Nous avons essayé d'orienter notre travail
vers la solution d'une particularité de l'Oeuvre; c'est à savoir la distinction qu'il y a lieu
d'opérer entre l'Art et la Nature. Bien sûr nous avons parfois dû voiler nos propos,
tant l'image est expressive jusqu'à la divulgation. Le lecteur, qui en est averti n'oubliera
donc pas que "la lettre tue et l'Esprit vivifie".
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La référence de ce Mutus Liber polychrome n'était, au fond, pas difficile à découvrir.
Point rare non plus puisque pour la nécessité de cette édition nous avons pu
la retrouver à la bibliothèque de Bâle tandis que notre prime invention, il y a quatre
ans, se fit au Cabinet des manuscrits de la Bibliothèque Nationale de Paris.
Sur les rayons de la "Library of Congress" de Washington, (U.S.A.), se tient
donc ce manuscrit colorié du Mutus Liber sous la côte Ms. Div Acc 1507. En français
avec 15 planches en couleurs, nous dit le catalogue:
"in french, with 15 colored plates"
qui continue ainsi sa description:
"Ms on paper, late 18thc, of french origin... given (June 1914) to the Library
of Congress by Mrs H. Carrington Bolton of New York."
"Manuscrit sur papier de la fin du XVIIIe siècle, d'origine française... donné,
(juin 1914), à la Bibliothèque du Congrès par Madame H. Carrington
Bolton de New York."
Lorsque nous avons pris connaissance de cet ouvrage nous avons aussitôt demandé
à Washington, l'envoi de diapositives prises sur ce Mutus Liber. Après trois ans
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d'attente et de complications nous les avons enfin reçues dans leur totalité telles que
nous les offrons aujourd'hui au public.
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Une chose étonne, dès la première étude, qui est l'exacte similitude entre ce manuscrit
et l'édition de 1760 ( ? ). A la planche trois, nous en verrons l'évidence, mais
il n'est pas bien difficile de voir cette ressemblance en toutes les autres planches. Ce
manuscrit fut-il l'original qui servit à l'édition? Sans doute, s'il est vraiment manuscrit
en son intégralité, car il se peut que le coloriage d'un exemplaire édité ait valu
l'appellation "manuscrit". A l'époque où la reproduction par cliché photographique
n'existait pas il est surprenant de voir jusqu'où va la perfection de la copie. Manuscrit
original ou exemplaire peint? La question n'est pas très importante et ne justifie
pas, conséquemment, le voyage à Washington; le lecteur vraiment avide de le savoir
pourra se livrer à l'enquête de sa propre initiative. Pour nous il importe de donner
au public ce trésor de bibliophilie où la couleur constitue la seule originalité; que
le support soit imprimé ou manuscrit ne retient pas notre attention.
Bâle, Mars 1979.
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PLANCHE I
Bien évidemment, cette première planche est l'illustration du Songe de Jacob où
les anges montent et descendent d'une échelle reliant le ciel et la terre. L'allusion est
facilement compréhensible, qui se rapporte à cette "force forte de toute force" que la
paire d'anges permet de saisir.
L'édition princeps de la Rochelle, qu'a reproduite Jean Jacques Pauvert, augmentée
du précieux commentaire d'Eugène Canseliet, nous montre une scène quelque peu
différente de celle-ci. Le lecteur se reportera avec fruit, aux remarques d'E. Canseliet
qui ne manqua pas de relever certaines anomalies notoires. Pour notre part nous constaterons
que le schème que forment les deux branches de rosier et l'échelle est à peu
près circulaire pour la première édition, tandis que nous le voyons ici fortement écrasé
dans sa largeur. Notre avis est, qu'à l'origine, échelle et rosiers formaient le symbole
du sel () dans le temps même où les anges précisaient sa qualité double.
Les trompettes, instruments de cuivre, sont une allusion à Vénus c'est-à-dire à
la vibration céleste par ailleurs dénommée Verbe. La parole s'adresse au sujet de l'Oeuvre,
à Jacob figé dans sa léthargie. Cette terre des philosophes d'un bleu profond est
appelée à devenir la terre philosophale dont la rougeur présage le lever proche de l'astre.
Nous donnerons nous aussi notre sentiment eu égard à l'inversion de l'image et
à la position contradictoire de la lune. Comme pour le frontispice du Triomphe Hermétique,
nous ne pensons pas que l'erreur soit involontaire; jamais, surtout à cette
époque, un graveur ne se permettrait une telle étourderie, et il est impensable que
l'auteur n'ait pas corrigé une faute si frappante. Nous préférons comprendre par ce
retournement que nous sommes en présence du Miroir de Nature. Voilà aussi pourquoi
les trois références à la Bible doivent être lues de droite à gauche... ou dans un
miroir.
PLANCHE II.
Il n'est, certes, pas original de constater que le foliotage des planches ne constitue
pas l'ordre réel du message qu'elles sont censées représenter. La première est
bien à sa place qui est le frontispice, c'est-à-dire, l'entrée de l'ouvrage. Nous n'avons
pas l'intention de replacer les images dans leur succession réelle, mais nous croyons
bon de signaler qu'il n'y a pas véritablement d'ordre linéaire à suivre. Il nous semble
que le Mutus Liber est constitué de plusieurs groupements de figures autour d'une
idée centrale. A la planche quatre nous donnerons à vérifier, par un exemple, ce que
nous venons d'avancer.
Les deux anges en vol qui maintiennent l'ampoule philosophique auraient gagné
en vérité s'ils avaient été peints dissemblablement. Tel était le sentiment original d'Altus
qui dessina, sur la cuisse et le bras gauche de l'un, le signe de l'or, tandis que l'autre
en est exempt. Le ménisque de la mer brune n'apparaît non plus ici. La platitude
du bain s'oppose à la réalité opératoire où la convexité du mercure se remarque même
par le dessus, ne serait-ce que par la surprenante et ordonnée animation de particules
en rotation.
A l'intérieure de l'ampoule sont trois personnages représentant les parties constituantes
du Rebis ici en formation: sel, soufre, mercure; Neptune, Apollon et Diane.
Le trident du maître des eaux, nonobstant les trois pointes de fer, nous semble une
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