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Réfer. : 0307 .
Auteur : Anonyme.
Titre : Le procédé de Mr. d'Anvers.
S/titre : avec une préface de Fabrice Bardeau.
Editeur : Arcadis Editions. Cahors.
Date éd. : 2001 .
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**** A T T E N T I O N ****
Ce document étant sujet à droits d'auteur,
n'est composé que du début, et des tables éven-
tuelles. Reportez-vous aux références ci-dessus
pour vous le procurer.
**** A T T E N T I O N ****
Le Manuscrit
de Monsieur d'Anvers
(C) ARCADIS EDITIONS
ISBN: 2-9515768-1-1
EAN : 9782951576865
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PREFACE
C'est en 1976 que j'ai découvert le manuscrit de "
Monsieur
d'Anvers" et recopié péniblement sur l'original (non photocopiable)
de la Bibliothèque du Muséum d'Histoire Naturelle
(Fonds CHEVREUL).
On sait que le célèbre chimiste Eugène CHEVREUL, né à
Angers en 1786 et mort à Paris en 1889 à l'âge de 103 ans,
était passionné par l'art d'Hermès et qu'il constitua une riche
bibliothèque d'ouvrages alchimiques durant les nombreuses
années où il fut professeur au Muséum, puis Directeur du
célèbre Institut, auquel il légua ensuite l'ensemble de sa
collection composée notamment de manuscrits uniques.
Sur ce "
Monsieur d'Anvers " nous n'avons finalement aucun
renseignements, si ce n'est la date du manuscrit daté de 1722*,
qui nous laisse à penser qu'il était un contemporain du siècle
de Louis XIV.
Mais beaucoup d'adeptes souhaitant conserver l'anonymat
ont légué à la postérité leurs écrits sous le couvert d'un
pseudonyme. C'était chose courante depuis l'Antiquité, et
nombreux sont les écrits sortis sous les noms de personnages
célèbres, afin de donner une notoriété à leurs ouvrages.
C'est le cas, par exemple, du "
Chevalier Denis MOLINIER "
qui sous le titre de "
L'Alchimie de Flamel " (Manuscrit de la
B.N. Fr.14765) se dissimule sous un pseudonyme cabalistique,
ce que j'ai expliqué dans mon édition de 1989. L'ouvrage
manuscrit nous offre de superbes planches en couleurs et,
l'intérêt du document se présente sur les commentaires en
marge, relatifs aux poids et à la pratique opérationnelle.
* Malgré cette affirmation, il existe une datation dans le manuscrit (page 18, 14e ligne),
donnant 1641 pour le début d'une coction. Ceci laisse à penser que la date de 1722 est
celle de la copie du manuscrit lui-même, car 81 ans plus tard, et non une date se
rapportant à Mr. D'Anvers.
2
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Sur ce plan là, le manuscrit de Monsieur d'Anvers n'est pas en
reste! Et l'on y découvre une quantité d'indications précieuses
sur " L'oeuf Philosophal et sa capacité "; " la variabilité
du rapport du
animé (M.A) et de l'
en fonction du vol
des Aigles "; le " Fourneau secret "; Les " Trois feux de
l'oeuvre "; le "Poids de Nature" (1 partie d'
pour 4 de
);
" l'Aimant des Philosophes et leur Acier "; le " Sel astral qui
est un feu caché ", etc.
D'Anvers se montre parfois laborieux et, quelquefois, un peu
envieux dans le cours de ses descriptions des manipulations,
comparativement à Flamel qui est souvent plus explicite.
Mais, l'un et l'autre se complètent harmonieusement et l'on
trouvera chez l'un ce qui n'est pas au clair chez l'autre.
Si l'on devait faire une synthèse de ces écrits, c'est-à-dire de
ceux de Flamel, de Molinier (dont nous avons parlé plus haut)
et de Monsieur d'Anvers, on pourrait dire que: Flamel décrit
plus clairement les différentes phases du processus opératif.
Que Molinier, dans ses notes marginales et ses figures, est
précieux pour toutes les indications qu'il donne sur les poids
et sur la pratique manipulatoire. Enfin, que d'Anvers dévoile
beaucoup de petits secrets, faisant aussi utilement référence
à l'adepte connu sous le pseudonyme de
Philalèthe, et forme
ainsi une conscience alchimique en introduisant le disciple
dans la Philosophie de la Nature, en dévoilant ce qui occulte
le Ciel des Philosophes.
Pour plus de clarté, on trouvera l'explication des différents
symboles alchimiques, les poids utilisés anciennement, afin
de faciliter la compréhension de ce document qui devrait
satisfaire les amateurs éclairés et les passionnés du Grand Art
d'Alchimie.
Dans ce manuscrit, Monsieur d'Anvers fait référence à des
adeptes célèbres, comme George RIPLEY (en latin Ripleus),
alchimiste anglais né vers 1450 (?) et mort vers 1490, chanoine
de Bricklington dans le diocèse d'York.
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@
Les oeuvres de Ripley se composent de 15 traités qui constituent
une véritable somme hermétique, dont les différentes éditions
en anglais et en allemand sont datées de 1591 à 1756.
Malheureusement il n'y a jamais eu d'édition en français.
Et puis, Monsieur d'Anvers, fait ensuite référence à de large
extraits de
PHILALETHE pour étayer son discours et sa
méthode. Eirenaeus Philalèthe reste le pseudonyme pour
l'oeuvre magistrale: "
Introitus apertus ad occlusum Regis
Palatium " soit: "
L'entrée ouverte au Palais fermé du Roi ". En
fait, ce document est attribué à deux alchimistes du XVIIème
siècle dont l'un serait Thomas Vaughan et l'autre George
Starkey. Mais on indique aussi d'autres auteurs possibles,
comme Martin Birrius ou Martino Birrio, ainsi qu'une dizaine
d'autres...
Pour
Lenglet du Fresnoy, historiographe des ouvrages
alchimiques (voir son édition de 1742 en 3 volumes), il dit
"Je m'étonne que le Philalèthe ait fait tant de livres (il y en
aurait une dizaine...). Les vrais artistes doivent plutôt travailler
qu'écrire." (Tome III, p.266). Mais, dit-il, on peut dire que cet
auteur est un de ceux qui a parlé le plus clairement; cependant
il cache le vrai dissolvant sous une allégorie. "(Réédition
Georg Olms Verlag, 1975).
Il n'empêche que "
L'Entrée ouverte au Palais fermé du
Roi " reste un grand classique, riche d'enseignements, malgré
quelques pièges sournois aisément détectables par les
chercheurs un peu avertis.
Je suis certain que le présent document sera une aide précieuse
pour les étudiants et les chercheurs confirmés, leur apportant
quelques éléments supplémentaires dans le modus operandi.
Mais il n'en demeure pas moins que le travail à la forge, aux
fourneaux, à l'Athanor, et dans bien d'autres manipulations
métalliques reste l'indispensable témoignage de l'expérience
et de la connaissance. L'expérience du laboratoire est la seule
à pouvoir nous donner dans tous les cas les éléments de
4
@
preuve que la transmutation est possible (avec une certaine
énergie, dont la nature et l'amplitude ne saurait être comparée
à nos réacteurs atomiques, lesquels procèdent uniquement par
destruction de la matière !).
Enfin, bien entendu, il reste ce savoir indispensable, cette
connaissance acquise par l'expérimentation au fil des ans,
ce que l'on appelle "les tours de mains", chose quasiment
intransmissible et qui demeure justement le fait du magister,
de celui qui sait, de celui qui est en mesure de réaliser le chef
d'oeuvre, le Grand Oeuvre...
FABRICE BARDEAU
N.B. Je n'ai pas jugé nécessaire de surcharger ce document,
suffisamment didactique par lui-même, de notes et définitions,
de références bibliographiques ou interprétations oniriques,
comme de nombreux préfaciers ont coutume de le faire...
On trouvera, in fine, tous les éclaircissements utiles sur les
symboles, les poids et mesures, pour s'attaquer facilement à
la pratique.
5
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La Fontaine du « Rosarium »
A noter la présence de l'étoile,
notamment entre et ,
ce qui est le symbole d'un sel,
d'une cristallisation saline...
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@
PREMIERE PARTIE
Le
vulgaire peut devenir par une préparation industrieuse tel
qu'il te plaira puisqu'il devient
ou
par la projection, il
est donc capable de leur chaleur, siccité et solidité en beaucoup
plus de temps par ces préparations. Le
vif est la terre fertile
des Sages, après sa due préparation. Dont la première est
de la bien épurer sans laquelle préparation physique il ne
peut s'homogénéiser avec les corps parfaits étant trop froid et
terrestre.
La deuxième est de le chauffer physiquement pour qu'il ait
affinité avec le
spécifique des corps parfaits et qu'il s'y
unisse parfaitement.
La troisième est de le bien animer d'une âme et d'une forme
fixe et parfaite n'en ayant point en soi et recevant celle des
autres métaux comme la cire reçoit l'impression d'un cachet et
de même que la terre reçoit en soi la pluie dont elle s'imprègne
et s'empreint des vertus de l'eau pour en faire ses productions,
de même le
vif lorsqu'il est épuré et échauffé physiquement
reçoit l'âme du
et de
en empreinte et ferment et se joint
naturellement à eux comme l'homme et la femme, et contient
réellement par là, la vertu et propriété de ces deux corps
parfaits.
7
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L'
comme il vient des montagnes, étant mêlé de pierres et
d'excréments de sa minière n'est jamais pur. Il se purifie par
digestion.
La digestion est au
sulfureux dont le métallique est le
meilleur et quoique les artistes le préparent par un
végétable,
c'est-à-dire avec le
cette digestion n'est pas naturelle.
Or la raison pourquoi le
sépare le régule des scories est
que le
impur de l'
est plus végétable que métallique,
pourtant tu dois le purifier avec le
sorti du
vif et non pas
des sels, car ce métallique se réduit lui-même en
.
L'
dans le
magique est non ailleurs et se fait ainsi.
quatre de : ou clous de maréchal et les
rougissez en
au four à vent, puis jetez dans le creuset
neuf
d'
, faites grand feu, jusqu'à ce que le
soit fondu
comme
minérale dans l'
et pour hâter la fusion, jetez
dans le
avec une cuillère de fer deux
de
et les laissez
travailler ensemble dans le creuset qui doit être assez grand
de crainte que la matière ne se répande jusqu'à ce qu'il ne se
fasse plus de bruit dans le creuset.
On répète l'opération trois fois avec une de .
Fondez le pour la troisième fois en ajoutant encore une
de
et quand le
surnagera comme une
à grand feu, tu
sépareras le régule des scories.
La quatrième fois, on ne met pas de
, mais le signe de la
bonne opération c'est la couleur dorée des scories et l'étoile.
8
@
On aura quatre
de
et l'opération se pourra faire en
quatre fusions.
Remarque que ce n'est pas le
qui sépare de la sorte l'
de
ses scories, mais l'
extrait l'âme du
, c'est-à-dire son
meilleur
et le réduit en
et ce
n'est que feu et la vertu
du
qui dans l'
digère le
indigeste et sépare la mine
dans ce métal.
Tu dois aussi savoir que le
du
est caché dans cet
purgé, sous la blancheur du
d'
car la blancheur de
que
tu vois en ce régule n'est pas de son
mais de
sous
lequel est caché le
du
qui n'est autre chose que
.
Le
de
n'est aussi dans le
d'
qu'un esprit ou un air
vif jusqu'à ce qu'il vienne en corps, c'est-à-dire en
séparé
alors du
d'
.
Si tu entends donc ce qu'est le
qui purge l'
vif, tu entends
aussi ce qu'est ce qui purge et digère l'
des Sages puisque
tu as à présent séparé l'
des excréments de sa mine. Sache
qu'il y a encore des excréments et immondices ou
brûlant,
lequel étant séparé de l'
retourne en son premier être ou
première matière qui n'est rien que feu, être du
, n'est que
la
composée du plus grand arcane de la nature.
L'opération par laquelle tu sépareras le
de l'
purgé, c'est-
à-dire du régule d'
est admirable.
La
est morte dans l'
et il doit être réunifié par sa propre
et seule vie et non par la vie d'une autre.
9
@
Connais donc tout cela que le
du régule d'
doit être
rectifié, c'est-à-dire devenir
par le
ce qui ne se peut pas
sans mixtion et
nous voyons pourtant que le régule ne se
mêle pas avec le vif, à cause du
combustible qui est dans
le régule, car comme ce soufre n'est pas métallique, il n'a, par
conséquent, aucune affinité avec le
vif, ce qui empêche la
mixtion,
car pourquoi faut-il un moyen terme entre l' et
le vif (la ).
donc deux de très pure, faites là bien rougir
dans un
y jetez une
de votre régule et quand tout
sera bien fondu, jetez-le dans une lingotière, et trouverez une
masse, métallique de couleur de plomb des plus facile à piler.
Pilez-là donc en poudre très fine et la jetez dans un vase de
verre, jetez dessus 8 à 10
de
très pur. Mettez le corps
de
au
8 et l'y laissez 24 heures, dans lequel temps, la
poudre noire entrera dans le
agitant le vase et quand la
et
le
, seront bien mêlés ensemble, tu tireras le tout du vase, et
le broieras, dans un mortier de marbre et il se fera un
que
tu mettras au
à digérer et après il faudra rebroyer dans
un mortier de marbre avec de l'
bien pure. L'
deviendra
noire; verse cette eau à part et tu remets d'autre amalgame et
mélange tant que cette eau devienne noire; réitère cet ouvrage
jusqu'à ce que la
soit à son plein, c'est-à-dire jusqu'à ce que
l'
soit dépouillé de toute noirceur (mauvais
du
) et
paraisse blanche comme fin
.
Pour le mieux faire, tu pourras broyer avec
* blanc et par
cela, la noirceur s'en ira plus tôt.
Note du traducteur :
$$* ce signe (le sel ordinaire), n'est pas référencé dans la table des symboles$
$$en fin de volume. Cependant ce n'est pas une erreur typographique, car j'ai vérifié$
$$sur l'édition princeps: Editions d'Art Jean-Marc Savary, Carcassonne, 1993.$
10
**** A T T E N T I O N ****
Fin du texte de ce document, ce document étant sujet à droits d'auteur.
**** A T T E N T I O N ****
Sommaire
Préface | p. 2
|
|
|
Première partie | p. 7
|
|
|
Seconde partie | p. 23
|
|
|
De la matière qui anime le | p. 23
|
Philalèthe en son oeuvre d'alchimie | p. 23
Du poids du animé | p. 24
| Du régime du physique joint avec l'Or | p. 24
| Des signes de bonne chaleur | p. 25
Capacité de l'Oeuf | p. 25
De la proportion du au | p. 25
| Des conditions du fourneau | p. 26
|
| Troisième partie | p. 28
| |
| Quatrième partie | p. 35
| |
| Sommaire | p. 63
| Table des Symboles | p. 64
| Table des poids et mesures | p. 65
| Planche des symboles de Lémery | p. 66
| | | | |
63
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Table des symboles
Mercure | Huile
|
|
|
Soleil / Or | Régule
|
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Lune / Argent | Pulvis: poudre
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Antimoine | Cornue/Retorte
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|
Feu | Pierre philosophale
|
|
|
Tartre | Sublim(ation/mer)
|
|
|
Soufre | Conjonction
|
|
|
Mars / Fer | Aqua Fortis: eau forte
|
|
|
Recipe: Prenez | Aries: le Bélier
|
|
|
Pierre | Amalga(me/mer)
|
|
|
Creuset | B.M. Bain Marie
|
|
|
Sel Nitre | Vitriol
|
|
|
Eau | Vénus / Cuivre
|
|
|
Ballon de verre |
|
...
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Table des poids et mesures
La Livre: 489,50 g. | Pinte: 0,931 litre
|
|
|
Once: 30,59 g. | Chopine ou Setier: 0,466 1
|
|
|
1/2 once: 15,295 g. | demi-setier: 0,233 l
|
|
|
Gros: 3,824 g. | canon: 0,200 l
|
|
|
Scrupule: 1,274 g. | Poisson ou pot: 0,116 l
|
|
|
Grain: 0,053 g. | petit-Canon: 0,100 l
|
|
|
signe de « demi » | roquille: 0,029 l
|
|
|
pouce: 2,707 cm | boisseau: 13,0001
|
|
|
Pied: 32,484 cm | muid: 251,370 1
|
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1 Pied ~ 12 pouces
1 Livre = 2 Marcs = 16 0nces = 128 Gros = 384 Scrupules = 9216 Grains = 489,504 g
1 Marc = 8 0nces = 64 Gros = 192 Scrupules = 4608 Grains = 244,752 g
1 0nce = 8 Gros = 24 Scrupules = 576 Grains = 30,594 g
1 Gros = 3 Scrupules = 72 Grains = 3,824 g
1 Scrupule = 24 Grains = 1,274 g
1 Grain = 0,053 g
65
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Egalement disponible:
La revue Trimestrielle: L'ALCHIMIE
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Le Secret des Cathédrales
***
Le Grand Oeuvre Alchimique
de Nicolas Flamel, Eyrénée Philalèthe
& Basile Valentin
***
et de nombreux ouvrages
en préparation
ARCADIS EDITIONS
10, rue de Vassieux
26 000 VALENCE
Imprimé par France Quercy
113, rue André Breton BP 49
46001 CAHORS Cedex
(c) Arcadis Editions - Novembre 2001
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