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Réfer. : 1316 .
Auteur : Raymond, Lulle.
Titre : Le Testament du pseudo-Raymond Lulle.
S/titre : .

Editeur : Beya. Grez-Doiceau (Belgique).
Date éd. : 2006 .
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**** A T T E N T I O N ****

Ce document étant sujet à droits d'auteur, n'est composé que du début, et des tables éven-
tuelles. Reportez-vous aux références ci-dessus
pour vous le procurer.

**** A T T E N T I O N ****




LE TESTAMENT
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BEYA EDITIONS
Déjà parus:
1 - Images cabalistiques et alchimiques
Raimon Arola (sous la direction de)
Recueil d'illustrations hermétiques accompagnées de leurs textes.
2 - Bibliothèque des philosophes chimiques
tome I Jean Mangin de Richebourg Réédition du dernier recueil de textes alchimiques publié en Europe en 1741 en langue française.
3 - Bibliothèque des philosophes chimiques
tome II Jean Mangin de Richebourg
4 - Art et hermétisme
Louis Cattiaux - Oeuvres complètes La tradition hermétique retrouvée au XXe siècle.
5 - Les Arcanes très secrets (Arcana arcanissima)
Michaël Maïer Première édition en langue française du commentaire alchimique des mythes gréco-égyptiens, XVIIe siècle.
6 - Croire l'incroyable ou L'Ancien et le Nouveau
dans l'histoire des religions Raimon Arola (éd.) Suivi du Florilège épistolaire de Louis Cattiaux.
7 - Le Testament
Pseudo-Raymond Lulle

A paraître:
- Le Livre d'Adam Charles d'Hooghvorst (alias Carlos del Tilo) Compilation de textes traditionnels des trois religions du Livre.
- Le Verbe mirifique Jean Reuchlin de Pforzheim Première édition en langue française.
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Pseudo-Raymond Lulle



L E T E S T A M E N T
Traduction de Hans van Kasteel
Préface de Didier Kahn



pict
BEYA
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Toutes ces choses ont été manifestées à nos yeux, et expérimentées par une science évidente que la nature nous a révélée
sur l'ordre de la divine Providence.

Nombreux sont et seront ceux qui lisent et liront nos livres sans pouvoir les comprendre, parce que le sens des principaux
termes leur sera inconnu et caché. Nombreux aussi seront les
sots qui, dans leur aveugle ignorance, s'efforceront tous les jours
de les réprouver et combattre. Mais nous n'en avons cure, puisque
nous disons la vérité.

Pseudo-Raymond Lulle, Le Testament, I, 11 et 40



(C) BEYA asbl
Editeur: BEYA asbl
Chavée Boulanger 20 B - 1390 GREZ-DOICEAU (Belgique)
Juin 2006

I. S. B. N.: 2-9600364-8-4

Dépôt légal: D/2006/9732/7

En couverture: Sceau alchimique tiré de
l'Opus medico-chymicum (1618) de Johann Daniel Mylius
http://www.beyaeditions.com

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P R E F A C E
DE DIDIER KAHN



Avant d'examiner comment et pourquoi le Testamentum faussement attribué à Raymond Lulle a été l'un des textes majeurs de
l'alchimie du Moyen âge et de l'époque moderne, on rappellera
les conditions dans lesquelles il fit son apparition.


LE CONTEXTE HISTORIQUE

Quoique Raymond Lulle (1235-1315) soit censé avoir été, selon la légende, l'un des phares de l'alchimie médiévale, Michela
Pereira a bien montré comment se constitua à partir du XIVe siècle,
sous le nom du philosophe de Majorque, un corpus de textes
alchimiques apocryphes qui ne cessa de se développer continuellement
jusqu'au XVIIIe siècle (1). Lulle lui-même rejetait l'alchimie, il
la rejeta même de plus en plus durement au fil des ans (2). Mais le
spectaculaire succès de sa philosophie incita des lullistes demeurés
anonymes à composer, après sa mort et sous son nom, un
nombre toujours croissant de traités d'alchimie, dont le premier,
sans doute, et l'un des plus célèbres, fut le Testamentum.


1. Cf. M. Pereira, The Alchemical Corpus attributed to Raymond Lull, The Warburg
Institute, Londres, 1989. 2. Cf. M. Pereira, L'Oro dei filosofi. Saggio sulle idee di un alchimista del Trecento,
Centro Italiano di Studi sull'Alto Medioevo, Spoleto, 1992, pp. 113-114.
VII
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LE TESTAMENT DU PSEUDO RAYMOND LULLE

Originellement composé en catalan et sans doute traduit rapidement en latin - à moins que ce ne soit l'inverse -, peut-être
par l'auteur lui-même (3), ce traité, aujourd'hui conservé dans près
de soixante manuscrits latins (ce qui est beaucoup pour un texte
de cette étendue), est daté de 1332. Faute d'indices permettant
d'en identifier le véritable auteur, Michela Pereira, qui en a
récemment donné une édition bilingue - sur laquelle se fonde la
présente traduction -, a pris l'habitude de désigner l'auteur par la
simple locution de Magister Testamenti (4). Il pourrait s'agir d'un
personnage lui aussi originaire de Majorque, qui aurait étudié la
médecine à Montpellier au temps d'Arnaud de Villeneuve (1240-
1311) et qui, passé plus tard en Angleterre, aurait eu connaissance
de la tradition médico-alchimique de Roger Bacon (1219-
1292), qui l'aurait conduit à modifier en profondeur les idées
résultant de l'enseignement pharmacologique d'inspiration arnaldienne
reçu à Montpellier (5).
Marqué par la combinatoire et par divers concepts propres aux oeuvres authentiques de Raymond Lulle (6), mais aussi par la
philosophie scolastique telle qu'elle se pratiquait alors dans le
monde universitaire (7), ce traité correspond à la volonté d'imposer
l'alchimie non plus comme un art mécanique, mais comme une
véritable science (8). Ce même projet se retrouve à la même époque


3. Les arguments en faveur de l'antériorité du latin ne sont pas entièrement décisifs.
Voir l'introduction de M. Pereira, dans M. Pereira et B. Spaggiari, Il Testamentum alchemico attribuito a Raimondo Lullo. Edizione del testo latino e catalano dal manoscritto Oxford, Corpus Christi College, 244, Galluzzo, Sismel, Florence, 1999. 4. Cf. M. Pereira, L'Oro dei filosofi, cit., pp. 87-94.
5. Cf. M. Pereira et B. Spaggiari, Il Testamentum alchemico attribuito a Raimondo
Lullo, cit., pp. XVIII-XXI. 6. Sur lesquels voir par exemple Frances A. Yates, « The Art of Ramon Lull. An
Approach to it through Lull's Theory of the Elements », Journal of the Warburg and Courtauld Institutes, 17, 1954, pp. 115-173; M. Pereira, « Vegetare seu transmutare. The Vegetable Soul and Pseudo-Lullian Alchemy », dans F. Dominguez Reboiras et alii (Hrsg.), Arbor Scientiae. Der Baum des Wissens von Ramon Lull, Brepols, Turnhout, 2002, pp. 93-119. 7. Cf. M. Pereira, L'Oro dei filosofi, cit., pp. 157-201.
8. Voir à ce sujet J.-M. Mandosio, « La Place de l'alchimie dans les classifications
des sciences et des arts à la Renaissance », Chrysopoeia, 4, 1990-1991, pp. 199-282.
VIII
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PREFACE DE DIDIER KAHN
dans d'autres traités d'une ampleur comparable, comme la
Summa perfectionis magisterii (déb. XIVe s.) attribuée à « Geber »
(peut-être un moine franciscain d'Assise, nommé Paul de
Tarente) et la Pretiosa Margarita novella de Pietro Bono (1330) (9).
C'est là une caractéristique de l'alchimie du début du XIVe siècle,
mais c'est sans doute dans l'alchimie pseudo-lullienne qu'elle
apparaît le mieux et avec le plus d'insistance (10).


L'ALCHIMIE DU TESTAMENTUM

Le Testamentum se distingue des traités d'alchimie qui le précèdent par un projet d'une plus grande ampleur: pour la première
fois, on voit là réunies l'ambition de transmuter les métaux
en or, celle de confectionner des pierres précieuses et, surtout,
celle de guérir les maladies et de restaurer la santé des hommes.
Le thème de la prolongation de la vie n'est pas en soi une
nouveauté: il caractérisait déjà, au siècle précédent, tout un pan
de l'alchimie de Roger Bacon; ce thème se fraie un chemin
jusqu'au Testamentum par le biais d'une notion d'importance
centrale: l'élixir, notion empruntée à l'alchimie arabe (11). Mais le
Testamentum, assimilant ce thème et cette notion, met à jour un
concept nouveau, celui de « médecine universelle » efficace pour
les pierres précieuses, les hommes et les métaux (12). Ajoutons que
cette médecine universelle n'offre pas ses propriétés aux seuls
règnes minéral et animal, mais aussi au règne végétal (13), selon un


9. Sur lesquels voir William R. Newman, The Summa perfectionis of Pseudo-
Geber. A Critical Edition, Translation and Study, E. J. Brill, Leyde, 1991, et C. Crisciani, « The Conception of Alchemy as expressed in the Pretiosa Margarita novella of Petrus Bonus of Ferrara », Ambix, 20, 1973, pp. 166-181. 10. Cf. M. Pereira, L'Oro dei filosofi, cit., pp. 95-96.
11. Cf. M. Pereira, « Téorie dell'elixir nell'alchimia latina medievale », Le Crisi
dell'alchimia - The Crisis of Alchemy, dans Micrologus, 3, 1995, pp. 103-148. Sur l'alchimie de R. Bacon, voir A. Paravicini Bagliani, « Ruggero Bacone e l'alchimia di lunga vita. Riflessioni sui testi », dans C. Crisciani et A. Paravicini Bagliani (eds.), Alchimia e medicina nel Medioevo, Galluzzo, Sismel, Florence, 2003 (Micrologus' Library, 9), pp. 33-55 (avec toute la littérature antérieure). 12. Voir la célèbre définition de l'alchimie donnée dans le Testamentum, au chap.
1 de la Pratique, cf. infra, p. 163. 13. Voir le Testamentum, fin du chap. 30 de la Pratique, cf. infra, p. 204.

IX
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LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

mode de production qui, tout miraculeux qu'il semble, n'est
autre, dans la logique du Testamentum, que l'effet du potentiel
contenu dans le cursus naturae, le cours de la nature (14). Il ne
s'agit pas pour l'alchimiste de s'égaler au Créateur, mais seulement
de stimuler ce cours naturel et de le pousser jusqu'à ses
extrêmes possibilités grâce à une « médecine », ou « élixir », produit
de l'activité de l'homme, à travers quoi s'exprime très clairement
une quête de la perfection de la matière (15). En effet, la
conception chrétienne du péché voulait qu'à l'origine, Adam ait
été investi par Dieu de grands pouvoirs et d'un grand savoir;
mais une fois commis le péché originel, Adam - et avec lui toute
sa postérité, c'est-à-dire tout le genre humain - aurait perdu ces
pouvoirs et, quittant le Paradis terrestre (qui était de nature
divine), serait entré dans le monde périssable. Or le pseudo-Lulle
part de l'idée que la nature, depuis la Chute, ne cesse de se
dégrader, soumise chaque jour davantage au cycle de la génération
et de la corruption. Il importe donc de partir des corps parfaits
produits par elle, à savoir l'or et l'argent, car ils joueront le
rôle de semence ou de ferment pour parvenir à la perfection (16).
Dans cette optique, le « véritable noeud théorique et pratique de
l'activité alchimique » est la dissolution - ici équivalent de la
corruption-, et le moyen pour l'alchimiste de rompre ce cycle de
la corruption où est irrémédiablement engagée la nature est de
savoir défaire les liens qui maintiennent la matière dans l'état de
perfection que lui a jadis conféré l'acte créateur de Dieu lui-
même: l'alchimiste créera ainsi « les conditions d'un nouveau
commencement où la nature elle-même », délivrée du « poids
négatif accumulé au cours du temps », sera à nouveau apte à
« engendrer des êtres parfaits, savamment aidée par
l'intervention consciente de l'homme » (17).

On voit donc que le grand oeuvre selon le Testamentum ne s'appuie aucunement sur des ressorts d'ordre surnaturel, si


14. Cf. M. Pereira, L'Oro dei filosofi, cit., p. 103.
15. Ibid., pp. 103-104.
16. Ibid., pp. 160-162 et pp. 163-164.
17. Ibid., pp. 162- 163.

X
......................................................................



P R O L O G U E



O Dieu, toi qui glorieusement te dresses tout-puissant, nous commençons le présent art pour qu'on t'aime, qu'on te rende un
culte et qu'on te comprenne, afin qu'aux fils de vérité devienne
manifeste ce qui est en partie caché, et qu'ils obtiennent
l'accomplissement d'une partie si excellente et noble de la philosophie.
Nous la manifesterons dans notre volume abrégé sur la
transmutation très parfaite que les sophistes sont incapables
d'atteindre. Nous laissons donc ce livre aux fils de notre doctrine,
en guise de testament. Nous le divisons en trois livres principaux,
à savoir la Théorie, la Pratique et le Codicille.

Ces trois parties se divisent en quatre formes distinctes: figures circulaires, définitions, mélanges et applications qui diffèrent
pour le deuxième livre pratique et pour le premier livre théorique.
Au nom de la Sagesse céleste, nous entendons clarifier pour tout
fils de doctrine le don qui nous a été donné, selon un processus
nécessaire et régulier. Sans cela, il n'y a pas de pleine connaissance
de la chose unique composée des entités qui sont la
matière de la nature. Elle ne les laisse pas voir par les dissolutions
inventées par les voies ordinaires. La doctrine de la dissolution
de la chose recherchée aspire, soupire et toujours désire parvenir
à l'accomplissement final. Toi donc, Sagesse éternelle,
Providence suprême et perpétuelle, daigne illuminer ceux qui

3
@

LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

croient en toi, pour qu'ils connaissent la vérité ouvragée par les
anciens sages. Sans elle, on ne pourra reconstituer cette science
qui est la moelle de la partie noble de la philosophie. Introduis-
nous, car il est temps d'en proposer les définitions.

4
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I. T H E O R I E



1. DEFINITIONS DE L'ART; CE QU'EST LA THEORIE ET CE QU'EST LA PRATIQUE
Les entités réelles se trouvant dans leurs principes primordiaux et secondaires donnent à connaître la nature des corps, des
moyens et de tous leurs extrêmes connus. Ces moyens et extrêmes
sont la cause de leur véritable transmutation, selon leur
racine et leur propriété, en une forme et espèce réelle qui
demeure dans leurs dispositions, pour autant qu'on puisse les
transmuter en une forme profitable très vraie. En outre, ils conservent
l'essence et la nature des corps parfaits, et les mènent
autant que possible au tempérament suprême et parfait.
Cependant, dans ce premier livre, nous parlons avec une discontinuité physique. Cela nous est imposé par le magistère de la
nature qui s'est manifestée à nous en pleurant, en gémissant et
en criant: « O douleur! on veut m'enlever mes instruments, on
veut dévoiler mes secrets, et ceux que j'ai formés sur l'ordre de
mon maître veulent me livrer à la mort! » Voilà la douleur présentée
par la nature à ses compagnons. Bref, elle versait tant de larmes
qu'aucun coeur rempli de pitié ou d'amour ne se serait
retenu ni arrêté un seul instant de pleurer. Car elle ressentait
une telle douleur dans le corps qu'elle regrettait totalement les
oeuvres qu'elle avait accomplies dans ce monde. Elle aurait voulu

5
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LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

s'en retirer, si son maître le lui avait permis. Puisqu'elle nous en
a fait elle-même la requête, nous avons pris sur nous de tenir
secrets ses instruments et de les garder des mains de ses ennemis.
Cependant, nous éclaircirons tout cela dans la suite, si tu es capable d'entrer. Cette partie de la philosophie est divisée, par
des chapitres généraux, en cinq divisions. On ne peut la donner
sans théorie ni pratique. Nous disons que la théorie est la partie
où l'on destine au tempérament les dispositions des corps permutables,
et où on les montre à connaître autant qu'il est nécessaire
à la perfection de notre magistère. Quant à la pratique, c'est
la partie qui décrit la forme et la manière d'oeuvrer correctement,
selon que l'exige la disposition connue d'avance par théorie. Or
on ne peut connaître les dispositions des corps susdits et leurs
natures qu'en considérant les choses naturelles, innaturelles et
contre nature. Pour une meilleure compréhension, nous divisons
donc la théorie en trois parties, les dispositions de tous les corps
transmutables n'étant que de trois genres, à savoir le tempérament,
l'intempérament et la neutralité.
Il faut savoir que par le tempérament on entend les choses naturelles. Formellement, c'est une complexion de parties subtiles
liées ensemble. Pour parler en sens large, c'est leur composition.
Autant celle-ci peut comprendre la cohérence de ses parties,
autant ladite cohérence reçoit ou comprend la composition. Par
l'intempérance ou intempérament on entend les choses contre
nature. D'une autre manière, on l'appelle corruption, ou éloignement
de la vraie tempérance. Avec cette dernière, il y a tout; sans
elle, il n'y a rien. La neutralité est la médiocrité, qui contient en
elle de l'une et de l'autre. D'une autre manière, on l'appelle lien
des deux extrêmes, ou disposition moyenne entre les deux extrêmes.


2. LE TEMPERAMENT DES CORPS, L'INTEMPERAMENT ET LA NEUTRALITE; LA MEDECINE; LES INSTRUMENTS NATURELS ET CONTRE NATURE
Tu dois remarquer d'abord que le tempérament est la disposition ou nature du corps parfait. Grâce à lui, les actions naturelles
sont parfaites et se parfont immédiatement et sans autre moyen.
Cependant, on juge que ce sera une disposition ou qualité de tous

6
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I. THEORIE
les corps, et non de l'action. Car, si le corps médicinal n'était pas
bien tempéré, il cesserait tout à fait de changer les corps imparfaits
en parfaits, parce qu'il lui manquerait l'application qui
s'accomplit lorsqu'il y a une due projection. Mais on n'appelle
efficace que le tempérament apte à accomplir l'action; celle-ci lui
est donnée par la complexion de son tempérament, complexion
qui se fait par la voie de la projection connue. Cette action rend la
médecine apte, par sa tempérance, à la connaissance, et c'est à
celle-ci que ton intention doit tendre principalement, ô toi qui
entends finalement conduire notre oeuvre à un noble tempérament
avec l'instrument d'une sagesse noble et prudente. A propos
du tempérament, il y a une considération que nous ne
confions absolument pas à celui qui est totalement étranger à
notre cassette contenant la perfection. C'est pourquoi cette considération
le bannit de sa fin, comme quelqu'un qui s'égare dans
des fantasmes superflus et qui cherche à savoir si on acquiert la
tempérance par un génie inné de la nature et par la volonté du
maître dans un ferment, en liant des choses miscibles en une
médecine constituant une seule aptitude ou plusieurs. Car de
même que le tempérament parachève l'action, il n'y a que ladite

pict

Figure I

7
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LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

science qui permette de le connaître plus clairement et de le conserver
plus droitement, ou de le retrouver. Qu'il y ait une seule
aptitude ou qu'il y en ait plusieurs, il n'y a jamais qu'une seule
manière de conserver les termes pour arriver à la fin dudit tempérament.
Nous faisons désigner ce tempérament par C ( fig. 1).
L'intempérament est une disposition innaturelle corruptive. Celle-ci provient d'une résolution élémentaire qui, immédiatement
et sans moyen, corrompt les actions des individus naturels,
en les rendant instables et en les éloignant de leur tempérament
issu de la cohésion et du rassemblement de leurs parties dans le
composé. Nous faisons désigner cet intempérament par G, en convertissant
D et F en G.
La neutralité ou médiocrité est une disposition où, moyennement, les actions de son sujet sont aptes à conserver son espèce,
autant que puisse en juger l'expérience sensible. On la désigne
par E, descendu de B et F retournant en D dont se forme C, comme
nous le dirons dans la Pratique, qui est la deuxième partie (1).
Nous avons dit plus haut que la théorie de cet art se divise en trois parties. Il te convient, fils, de partir toi aussi de ces trois parties.
Il te faut comprendre que tout fils de doctrine doit considérer
de deux manières toutes les parties de la théorie. En les prenant
dans un sens plus strict, on pourra les comprendre selon la
nature de leurs genres. On doit donc les considérer et comprendre
rationnellement selon ce qu'elles sont en elles-mêmes, et parfois
comme des signes corrects et naturellement plus proches
d'un rapport significatif, en connaissant les corps qu'il faut tempérer.
Mais la première considération, fils, doit précéder dans
l'ordre de la doctrine intellectuelle, comme tu le trouveras expliqué
dans le Traité questionnaire de l'art abrégé, à la cent-quatrième
question du deuxième livre de cet art complet. Car une
noble impulsion et un noble désir doivent se fixer dans le coeur
du fils de doctrine, auquel notre secret veut se manifester par une
révélation issue du Créateur de toute intelligence. Quant à la
seconde considération, nous l'y mettrons sans faire injure à la
nature, comme l'exige notre magistère, selon le processus divin


1. Cf. infra, pp. 163 et sv.
8
**** A T T E N T I O N ****

Fin du texte de ce document, ce document étant sujet à droits d'auteur.
**** A T T E N T I O N ****



T A B L E D E S M A T I È R E S




Préface de Didier Kahn .................................................. VII
Notice du traducteur .................................................... XIX
Table de correspondances ................................................ XXI

LE TESTAMENT ........................................................... 1

PROLOGUE ............................................................... 3

I. THEORIE .............................................................. 5

1. Définitions de l'art; ce qu'est la théorie
et ce qu'est la pratique ....................................... 5
2. Le tempérament des corps, l'intempérament et la neutralité;
la médecine; les instruments naturels et contre nature ......... 6
3. Les principes de la nature universelle; comment ils sont extraits
de la masse confuse; les quatre éléments; les trois principes
primordiaux de toutes choses pour la forme majeure du monde,
en les réduisant au magistère qui est la forme mineure et qui est
comme le petit monde ........................................... 9
4. La forme mineure, et les principes de la nature minérale simple
par les extrêmes et les moyens ................................. 15
5. De quels principes se fait le magistère; leur nombre;
leur conversion ................................................ 18
6. L'approximation du tempérament par rapport à la nature,
selon la science des extrêmes et des moyens;
leur division en principes essentiels .......................... 19
7. D'où on extrait la matière plus prochaine et convenable pour
faire le magistère; la conversion réciproque des éléments ...... 21
8. Il n'y a qu'une pierre philosophique;
la recherche de sa purgation ................................... 24
9. Pourquoi notre chose est appelée pierre; sa propriété et nature 25
10. La préparation de la pierre .................................... 25
11. Ce qu'est la pierre; elle est issue des quatre éléments;
en quel lieu elle se trouve; quelques mots aussi
contre les clercs verbeux et autres menteurs ................... 26
12. La division et résolution de la pierre en trois argents vifs
principaux; les définitions et les préparations solennelles .... 28
293
@

LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

13. La dissolution de la pierre sous une forme particulière;
le changement de son nom ....................................... 31
14. La cause et raison de passer à la conversion de la pierre
en médecine; I'artiste et opérateur doit considérer la nature
des moyens par lesquels il passe, puisque c'est par là qu'il fait
sa transmutation, à l'image de la nature ....................... 32
15. Les transmutations graduelles qui permettent à la matière
de devenir apte à créer l'élixir ............................... 33
16. Le dernier terme de la transmutation de la pierre,
par la réincrudation du cuit et la cuisson du cru;
d'où on extrait l'argent vif des philosophes ................... 36
17. L'invention de l'art par lequel on fait la multiplication;
les diverses digestions de la pierre ........................... 37
18. La tripartition de la pierre; sa transmutation;
ses couleurs principales; de quelle matière
on l'extrait principalement .................................... 38
19. Comment l'artiste doit chercher la première connaissance
de la pierre; de quelle matière elle se fait; la vertu de
patience que l'artiste doit avoir dans la pratique pour
atteindre son intention, en expérimentant l'art connu
dans la matière de la nature ................................... 40
20. La première connaissance de la pierre; sa nature;
la vertu de patience que l'artiste doit avoir dans la
pratique du magistère .......................................... 42
21. La création de la pierre au moyen de certaines
digestions; ses propriétés ..................................... 43
22. Comment les espèces des métaux se transmutent;
le feu de la nature élémentée .................................. 44
23. Toute la facture de la pierre se trouve dans la
connaissance des éléments et dans leur conversion .............. 45
24. Les éléments sont issus d'une seule nature qui
renferme l'espèce minérale ..................................... 46
25. L'artiste doit connaître la nature afin de pouvoir l'imiter
dans chaque cas; les erreurs de plusieurs artistes, et
leurs opinions; les instruments de l'art sont ceux dont
se sert la nature dans ses formations .......................... 46
26. La vertu informative par laquelle notre pierre reçoit
création et multiplication de ses instruments;
la résistance des éléments; le lieu de leur génération ......... 48
27. La mort de la pierre; d'autres particularités qui empêchent
la génération et la multiplication; on montre comment
les ôter et enlever, par un exemple commun ..................... 52
294
@

TABLE DES MATIÈRES
28. La corruption et putréfaction de toutes choses;
toute chose naît et reçoit la vie et l'âme naturelle
à partir de la putréfaction, comme du ventre putride
de la mère, par la transmutation des éléments .................. 56
29. L'humidité de notre pierre; elle est une eau permanente;
les diverses actions du feu; la subtilisation des éléments
grossiers; la noirceur ......................................... 57
30. La manière de philosopher; on ne donne cet art et
science qu'aux philosophes; la congélation de l'argent
vif est le secret principal et final; la patience de l'opérateur
lors du passage à la blancheur ................................. 60
31. D'où on extrait proprement la teinture des philosophes
qui teint l'argent vif congelé au blanc en médecine rouge,
par fermentation ............................................... 62
32. La manière de procéder dans la pratique; combien de
choses sont requises dans notre magistère ...................... 63
33. Les quatre vertus transmutatrices naturelles; comment
elles s'appellent et comment elles opèrent ..................... 64
34. L'information de la chaleur naturelle avec celle qui est
contre nature, excitée par le feu commun ....................... 66
35. La matière de notre argent vif se trouve en tout corps élémentaire 67
36. Le genre suprême, d'où toute la nature sort, vient et descend .. 70
37. La matière désire s'unir entièrement à l'esprit de quintessence,
comme une matière désire la forme qui lui est propre ........... 70
38. Toutes les choses du monde sont faites de soufre et d'argent
vif comme d'une matière universelle; ce qui s'ensuit ........... 71
39. On peut trouver notre pierre en tout lieu; par quel moyen
on la découvre ................................................. 73
40. Tenir secrète l'invention de la pierre ......................... 75
41. Après avoir été trouvée, la pierre est aidée par d'autres
choses pour devenir l'élixir parfait ........................... 76
42. La terminaison et fin de la pierre; différentes figures;
elle se trouve parmi les pierres, les sels et les verres;
tout provient de sa nature; comment elle doit naître ........... 77
43. La grande conjonction et le moyen du mâle et de la femelle;
l'éclipse du soleil et de la lune; la deuxième naissance de
notre argent vif pour faire l'élixir parfait ................... 78
44. Les natures radicales qui permettent d'atteindre et de
rejoindre plus vite la perfection et la nature plus
particulière du mariage; la vertu issue de ce mariage .......... 80
45. La génération ne peut pas provenir de qualités très
éloignées; la différence entre le mâle et la femelle;
la chaleur philosophique ....................................... 82
295
@

LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

46. L'unité de l'argent vif qui contient la pluralité,
produit la vertu simple qui imite la pierre .................... 83
47. L'artiste doit observer la puissance des deux argents vifs
physiques après leur conjonction; leurs différents effets ...... 86
48. La pierre possède des noms divers à cause de ses effets divers . 87
49. L'artiste doit garder la nature de l'esprit de quintessence,
qui est la forme de toutes les formes; comment il doit
la comprendre; la mesure du feu ................................ 89
50. La nature sépare le pur de l'impur, l'immonde du monde,
par la subtilité et le génie de l'art et de la nature;
comment tu dois comprendre l'âme; ce qu'est l'âme .............. 92
51. Les quatre natures élémentaires naissent du mâle et
de la femelle pour faire la génération ......................... 93
52. L'intention dans laquelle on fait un des quatre éléments;
comment on le fait; quand et pourquoi on le fait ............... 93
53. Toute la substance de la pierre doit être imprégnée du feu
où se trouve l'esprit de quintessence; la gomme des sages
philosophes et bons alchimistes ................................ 95
54. La vertu universelle qui sépare les éléments et qui les conjoint;
d'où elle se crée, en donnant la connaissance universelle ...... 96
55. La nature du menstrue puant ou se trouve le feu contre nature;
la chose qui corrompt toute la nature .......................... 98
56. L'artiste doit s'évertuer à trouver ledit menstrue et bien
comprendre sa nature ........................................... 101
57. Les principes naturels confondus; l'opération
suivante les engendre en natures élevées ....................... 103
58. La matière du soufre proportionné;
son équivalence dans l'oeuvre de la nature ..................... 104
59. L'art corrige et complète les forces qu'il trouve dans la
matière de la nature, en la transmutant en acte de forme pure .. 105
60. La nature de notre argent vif et de ses extrêmes ............... 107
61. La nature des eaux fortes; leur examen ou épreuve .............. 109
62. L'artiste doit comprendre les bons et les mauvais esprits,
et les reconnaître à la vertu et nature des eaux fortes;
le feu élémenté qui élémente les éléments ...................... 10
63. La nature des ferments et des eaux; nos argents vifs;
les terres du magistère; la connaissance de l'eau-forte;
les choses qu'on doit conjoindre en accordant les contraires ... 111
64. On prépare la pierre en la divisant en quatre éléments,
après les avoir putréfiés ...................................... 114
65. Résumé du fait de tout l'art et de toute la science ............ 115
296
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TABLE DES MATIÈRE
66. La matière de l'argent vif et du soufre,
qui est plus proche de la nature ............................... 117
67. La connaissance de la chaleur naturelle et du lieu
ou on la dispose pour créer le soufre susdit ................... 118
68. L'effet du feu; comment nous l'appelons dans ce magistère ...... 122
69. L'artiste doit s'habituer à mesurer ses imbibitions, en tenant
compte des forces du feu qui est l'instrument de la nature ..... 125
70. L'affaiblissement de l'un est la confortation de l'autre;
on engendre notre pierre en confortant la vertu minérale ....... 127
71. La conversion de la pierre en argent vif n'est que la
conversion des éléments d'une seule nature ..................... 128
72. Notre pierre se change en toutes les qualités élémentaires ..... 129
73. Toute la substance de la pierre est essentielle ................ 130
74. Ladite médecine doit avoir une substance subtile ............... 131
75. Récapitulation; tout ce qu'on cherche se fait d'une seule nature 133
76. Il faut comprendre le magistère comme une imitation de la
construction de ce siècle, c'est-à-dire de ce grand monde ...... 134
77. La terre est pleine d'intelligence; comment elle opère;
la création d'Adam et Eve; pourquoi et comment ce magistère
ressemble à la création de l'homme ............................. 136
78. L'artiste doit se disposer à imiter par son magistère l'oeuvre
de la création universelle, en créant une masse confuse
qui renferme tous les quatre éléments .......................... 137
79. Comment les philosophes ont appelé ladite masse confuse;
sa division; la nature de ses éléments ......................... 137
80. Les éléments deviennent subtils ou grossiers en passant
par la roue circulaire appelée chaîne dorée .................... 139
81. L'artiste doit savoir par coeur la roue circulaire et la nature
de la conversion des éléments à l'égard des qualités primaires
et secondaires ................................................. 141
82. Quelle cause empêche les éléments d'être convertis;
par quelle cause et dans quelle mesure ils peuvent l'être
par les éléments moyens ........................................ 142
83. Le symbole qui lie les éléments ................................ 143
84. Les qualités accidentelles; I'humeur de la nature .............. 144
85. Toute l'intention de l'artiste doit être de préparer la matière
et le tempérament de la pierre ................................. 146
86. On montre comment préparer la pierre, par différents
exemples de la nature oeuvrant dans ses mines .................. 147
87. Quels sont les extrêmes de notre pierre, et d'où on les extrait 148
88. Le menstrue est ce qui tue l'argent vif ........................ 149
297
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LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

89. L'argent vif des philosophes n'est pas l'argent vif vulgaire;
pourquoi la pierre se trouve si peu sur terre .................. 150
90. Le magistère est fait non par un miracle, mais par la nature
et par l'oeuvre de l'art; sa démonstration ..................... 151
91. La nature abortive des corps imparfaits comparés aux parfaits;
la tempérance du vase naturel .................................. 153
92. L'artiste doit noter les vertus minérales qui approchent
de la perfection; abrégé de l'oeuvre par fermentation .......... 154
93. L'artiste doit comprendre combien, et quand, la pierre perd
de sa première nature tempérée, pour l'amender ................. 155
94. Comment et quand la pierre est plus éloignée
de son tempérament ............................................. 156
95. Ce qui accomplit les corps imparfaits et diminués;
la pierre supplée à tout ce qui leur manque;
le lien entre les régimes à l'égard de la nature des éléments .. 157
96. L'étendue de la complexion; elle est comprise entre deux termes 158
97. Quand on crée la pierre, on extrait de ses extrêmes
la substance sujette du soufre ................................. 160


II. PRATIQUE ......................................................... 163

1. Ici commence la deuxième partie de ce livre, la Pratique;
définition de l'alchimie ....................................... 163
2. La première distinction alphabétique ........................... 165
3. La deuxième distinction comprend les figures de la
première partie solutive ....................................... 167
4. La troisième distinction comprend les figures de
la deuxième partie solutive .................................... 167
5. Le second instrument pratique; la première partie solutive ..... 169
6. La figure triangulaire qui montre le commencement
de la pratique; l'intention du triangle ........................ 169
7. La première disposition pour commencer la pratique
de notre oeuvre; la composition de notre menstrue puant ........ 170
8. La première partie solutive sous forme de pratique; la
liquéfaction de F et G; leur conjonction qui est le composé blanc 172
9. La liquéfaction de G ........................................... 173
10. La conjonction des deux liquéfactions .......................... 174
11. Le rouge et les eaux corruptibles .............................. 175
12. L'eau corruptible .............................................. 175
13. Une autre eau corruptible ...................................... 175
14. La seconde partie solutive ..................................... 176
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TABLE DES MATIÈRE
15. Les opérations de chaque élément; ses propriétés ............... 176
16. L'opération du deuxième régime, qui consiste à laver
d'abord l'eau et l'air, et leur génération ..................... 180
17. L'ablution de la terre et du feu seuls ......................... 181
18. La troisième opération consiste à créer la pierre
de ladite substance des éléments préparée ...................... 182
19. La composition du soufre rouge ................................. 183
20. La quatrième opération consiste à fixer et à composer l'élixir;
la multiplication de la pierre qui est le premier soufre ....... 184
21. La composition de la médecine réelle, ou royale ................ 188
22. La multiplication de notre second soufre ....................... 189
23. La confection de la médecine ................................... 193
24. La fixation de l'air ........................................... 194
25. L'incération donne la fusion à l'élixir parfaitement fixé ...... 197
26. L'exubération de l'humidité nourricière ........................ 197
27. La composition de l'élixir rouge ............................... 200
28. La perfection et l'amélioration des médecines .................. 201
29. Comment les médecines se multiplient en vertu et puissance ..... 202
30. La multiplication quantitative de la médecine .................. 203
31. Récapitulation du magistère en sections ........................ 205


III. LIVRE DES MERCURES

1. Livre de la confection des mercures et de leurs élixirs ........ 213
2. Le rôtissage du mercure dissous et sa congélation .............. 214
3. La sublimation du mercure mortifié par la vapeur de son soufre . 215
4. Sa fixation et perfection ...................................... 215
5. Autre exubération du corps ..................................... 216
6. La rectification de l'humidité exubérée par la fusion de la teinture 216
7. La rectification des perles .................................... 217
8. La division de l'espèce, et son unité avec la partie
limoneuse de l'eau ............................................. 217
9. La formation des perles, avec l'introduction
d'une nouvelle forme ........................................... 218
10. Comment introduire la forme parfaite des perles
après leur formation ........................................... 218
11. Je dirai comment créer les mercures rouges pour faire
la teinture rouge de leur propre substance,
et pour réussir les opérations susdites ........................ 221
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LE TESTAMENT DU PSEUDO-RAYMOND LULLE

12. La rubéfaction du mercure sublimé avec son propre feu,
pour faire l'élixir rouge ...................................... 221
13. Le mode des ferments composés .................................. 222
14. Les ferments composés de liquéfaction, appelés « gommes » ...... 223
15. Le ferment de liquéfaction et sa multiplication ................ 224
16. La multiplication des ferments par le mélange .................. 224
17. Nous dirons l'oeuvre que nous avons vue en cherchant
à parfaire le mercure .......................................... 226
18. Les eaux et les médecines du corps humain ...................... 228
19. L'administration de ladite eau au corps humain;
les eaux qui la tempèrent ...................................... 228
20. Les fours et les vases; d'abord les fours ...................... 230
21. Les vases ...................................................... 231
22. Comment tu dois comprendre les éléments ........................ 232
23. L'animation des éléments; la connaissance de cette animation ... 235
24. Nous dirons comment tu dois comprendre les actes
pour tempérer l'élixir ......................................... 237
25. Les trois instruments sans lesquels l'oeuvre est impossible .... 238
26. Nous dirons que la liaison des éléments se fait
en diverses proportions ........................................ 239
27. Nous dirons les quatre conditions pour considérer
les sujets; comment les comprendre dans l'art .................. 241
28. Nous dirons comment le tempérament de la pierre
est fait des quatre éléments, avec le distempérament ........... 243
29. Nous dirons comment tu dois comprendre la sublimation
du mercure; la grande différence entre la sublimation
vulgaire et philosophale; réfutation des infidèles ............. 245
30. Nous dirons la diversité du feu contre nature, selon la
propriété des diverses médecines parfaites, sous forme
de pratique; comment tu dois la considérer ..................... 251
31. La réincrudation du corps parfait; sa diversité;
les accidents; le poids ........................................ 254
32. Les deux précautions vis-à-vis du corps et du mercure;
leurs opérations contraires .................................... 255
33. Nous dirons pour la pratique quelques branches de teinture,
auxquelles tu peux t'en rapporter soigneusement;
et d'abord, le seul corps lunaire avec l'aide de A ............. 257
34. Nous dirons l'oeuvre du plomb .................................. 262
35. L'oeuvre de l'étain ............................................ 262
36. La congélation de l'argent vif, qui permet d'avoir la médecine
en forme de métal .............................................. 263
300
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TABLE DES MATIÈRES
37. L'oeuvre de Vénus et de Mars ................................... 263
38. Nous parlerons du corps et de l'esprit unis, en donnant
l'exemple de la génération humaine ............................. 264
39. Nous dirons les conditions de notre médecine;
en quelle quantité, quand et de quoi elle les acquiert ......... 266
40. Nous dirons comment séparer les éléments en huit jours,
pour réaliser toutes les opérations brèves désignées par les
lettres alphabétiques; composition et confection des soufres ... 270
41. Nous dirons la nature du ferment suprême ....................... 273
42. Nous dirons d'autres révélations sur les propres natures
et leurs sujets ................................................ 274
43. (Sans titre) ................................................... 277
44. Nous dirons comment corriger les erreurs; la possibilité d'errer 281
45. Nous dirons la composition de notre vinaigre qui resserre l'argent
vif pour la projection ou l'extraction de l'or de la nature..... 282
46. Nous dirons les projections de toutes les médecines,
générales et particulières ..................................... 283


IV. CANTILÈNE ......................................................... 287
301
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Imprimé en Espagne
Hurope, s.l. - Barcelona

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Les éditions BEYA proposent au lecteur la première traduction complète en langue française du célèbre Testamentum
du pseudo-Raymond Lulle, oeuvre maîtresse de l'hermétisme
occidental, préfacée par Monsieur Didier Kahn, chargé de
recherche au CNRS (Université de Paris IV - Sorbonne).

La traduction a été accomplie avec beaucoup de soin par l'éminent philologue Monsieur Hans van Kasteel.


Raymond Lulle naquit en l'île de Majorque au XIIIe siècle. A l'âge de trente ans, il entra dans l'ordre franciscain et
devint un des hommes les plus savants de son temps.

S'il obtint la couronne de martyr et s'il fut proclamé bienheureux par le pape, fut-il aussi l'Adepte du Grand
oeuvre que la tradition a fait de lui? Ce fut une règle souvent
observée par les Adeptes de brouiller ou d'effacer les
traces de leur passage ici-bas.

Il y a actuellement unanimité parmi les spécialistes pour affirmer que les textes alchimiques attribués à Raymond
Lulle ne sont pas sortis de la plume du bienheureux. On peut
admettre l'hypothèse qu'ils aient été écrits par un de ses disciples.
En effet, l'auteur anonyme qui rédigea le fameux
Testamentum et le Codicillus n'a pas utilisé le nom de Lulle
de manière arbitraire, mais intentionnellement. En quelque
sorte, il se considérait comme le continuateur de son système
philosophique, et surtout de son art, l'Ars Raymundi. Toute
considération à propos de l'alchimie lullienne passe nécessairement
par l'étude de l'Ars Raymundi proposé par le bienheureux,
puisque les alchimistes qui, dans leurs écrits, nous
ont transmis la science de la nature, l'ont en effet utilisé.

*

Le Testament devint, au sein de la communauté des disciples d'Hermès, le texte de référence par excellence.

Dès la première moitié du XVe siècle, les trois légendaires compagnons normands, Valois, Grosparmy et Vicot, en
sont manifestement imprégnés.

Parmi les très nombreux auteurs cités par Michaël Maïer dans ses Arcanes très secrets (1613) (publié chez
BEYA, 2005), Lulle occupe de loin la première place. Au milieu
du XVIIe siècle, Eugène Philalèthe n'hésite pas non plus
à citer souvent le Testament; il appelle Lulle « le meilleur
artiste chrétien qui fût jamais ».


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