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Réfer. : 2312 .
Auteur : Vitecoq, Pierre de.
Titre : Secret Compendium.
S/titre : ou la Clef du Trésor des Trésors.
Editeur : Editions Ramuel. Villeselve (Oise).
Date éd. : 2001 .
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**** A T T E N T I O N ****
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**** A T T E N T I O N ****
LA CLEF
DES SECRETS DES SECRETS
DE PHILOSOPHIE
QUI EST LE PREMIER LIVRE DE
MAITRE PIERRE DE VITECOQ
PRETRE
COMPAGNON DES SEIGNEURS
DE GROSPARMY ET LE VALLOIS
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Chapitre 1 et 2
Avertissement
Ce livre sera plus déclaratif que tous les autres, même que
ceux de nos Compagnons, auxquels je donnerai lumière en tirant les
épines des roses et dénotant les plus particuliers moyens pour parvenir
à la science : bien qu'en icelui, quelque chose soit omise.
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L'artiste ne doit pas communiquer son dessein qu'à fort peu
de gens car le monde des illuminés est fort petit et iceux mêmes divertiraient
celui qui aurait quelque bonne opinion.
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Si donc il est nécessaire d'avoir un compagnon, il faut choisir
un homme sage, constant, patient, et sans présomptions et entendu en
philosophie, et fuir les coureurs et charlatans et opérateurs vulgaires.
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Car bien qu'oeuvre de main soit à nous requise, néanmoins
notre science est naturelle et non rurale ni manuelle et les sages n'ont
enseigné les longues opérations et répétitions que pour cacher ladite
science.
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Il faut avoir aussi livres très approuvés), et d'iceux tirer
bonnes et raisonnables conséquences et les accorder sur la possibilité
des choses.
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Il faut aussi des dits livres, tant anciens que modernes, tirer
accordance et conformité pour sur icelles bâtir résolutions, parce que
souvent un tiers auteur accordera deux autres qui semblent se contredire.
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Car nos livres sont subtils, mais sans contrariétés et l'apparence
d'icelle ne vient que des divers noms et vertus que les choses
acquièrent par les diverses opérations.
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Ainsi la même chose est appelée tantôt femelle et tantôt
mâle, d'autant qu'elle fait tantôt l'office de femelle, tantôt de mâle, en
ce que tantôt elle est dominée, tantôt elle domine en calidité.
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Car mâle n'est autre chose entre les auteurs que vertu dominante
par calidité, sur la frigidité d'une autre vertu qu'on appelle
femelle, parce qu'elle est dominée.
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Ainsi vous lirez en aucuns que le vif argent est la femelle et
le soufre est le mâle : mais c'est à cause que notre première vertu instrumentale
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reçoit en soi la vertu du mâle, à défaut d'autre femelle
prochaine.
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De laquelle est dit que notre soleil mâle a métier de femelle
plus convenante et prochaine en nature que la première femelle
simple, etc.
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Vous lirez aussi en un lieu que l'argent vif vulgaire a été fixé
par son menstrual, qui semble être eau et chose aqueuse; en un autre
lieu, vous lirez que la terre seule a droit de fixation.
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Car on écrit que l'argent vif hermaphrodite n'est pas fixe que
par la vertu de son vase qui est de sa nature prochaine tout ouvert et
poreux.
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Et que si le corps n'était spongieux pour laisser entrer et recevoir
en soi autant qu'il a perdu, l'argent vif n'y pourrait pas entrer.
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Et que ce vase spongieux et ouvert contient une fumée subtile
qui congèle l'argent vif et contient aussi une partie de chaleur naturelle.
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Or c'est que la même chose qui était aqueuse et menstrual ne
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l'est plus après la décoction, mais est sèche et terrestre et en cet art
congèle le mercure.
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Ainsi le feu est quelquefois appelé eau, d'autant qu'il lave et
nettoie, et l'eau est pareillement appelée feu, d'autant qu'elle brûle
plus que le feu commun.
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Ce donc qui est appelé feu n'est pas toujours feu, et ce qui est
appelé eau, n'est pas toujours eau, et ainsi des autres choses.
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Car nous avons plusieurs degrés en notre oeuvre, selon lesquels
notre vif argent acquiert nouvelles qualités et vertus, ainsi
comme l'eau de vie en ses rectifications.
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De plus, les livres sont brouillés et obscurcis d'ambiguïtés et
de vaines répétitions, et en disant mensonge suivent la piste d'un chemin
spacieux et beau, laissant vérité couverte d'épines et d'ambages.
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Fuyez donc ce qui vous semblera lumière et cherchez à tâtons
de grand courage la vérité dans les obscurités qui la contienne entièrement
et non dans les faux.
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Fuyez aussi les livres envieux et erronés qui cachent la science
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et ne l'enseigne nulle part, encore qu'ils ne soient pas faux,
comme Geber et Razès qui ont fait faillir maintes gens.
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Tous livres anciens non tronqués sont bons à lire, mais
notamment ceux qui sont simples et sans longs discours. Arnauld
était savant, mais Lulle est beaucoup plus profond.
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C'est Lulle qu'il faut choisir pour directeur, d'autant qu'en
lui, peut être trouvée vérité mieux qu'en nul autre, car tant en sa théorie
qu'en sa pratique, il la coule parmi mensonge et l'enseigne entièrement.
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Il faut aussi lire la tourbe des philosophes et quelques autres
livres anciens, pour résoudre quelques difficultés qui se présentent
dans Lulle, et pour tenir toujours la main de peur de glisser dans le
précipice d'aveuglement.
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Car bien que dans Lulle toute vérité soit comprise, néanmoins
il y a aussi dans ses écrits *denoyment, comme lui-même le
confesse de la putréfaction et solution secrète du corps en ces mots,
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Nous n'avons métier de faire autre chose que mener le corps à
décoction secrète et naturelle, moyennant laquelle par ordre rétrogradé
avec une lance poignante, toute la nature sera en bref visiblement dis-
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*denoyment: déniement.
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soute en pure noirceur, ce que nous n'avons voulu enseigner que par
pièces détachées ne voulant pas dire les lieux où nous les avons mises.
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Car toutes les autres choses que Lulle écrit, bien qu'exemple
de vérité est vérité même à qui l'entend, sont pourtant ainsi comme
boulevards pour résister aux méchants, ce que confirme la Tourbe des
philosophes disant
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Ne t'en chaille de tant de régimes puisque la vérité de nature
n'est qu'une, laquelle est cachée dans son ventre, et se connaît au
fumier; suivez donc la nature pas à pas et vous découvrirez de merveilleux
secrets.
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Chapitre 3
De la Nature de la Pierre
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L'Oeuvre est divisée en deux parties, la première est l'origine
de la pierre, la seconde est la voie d'y parvenir.
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La pierre, à bien considérer son essence, ses effets et sa vertu,
est connue par le vrai philosophe dans toutes les choses du monde.
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Ce n'est autre chose qu'une vertu céleste très noble et quant à
soi générale et indifférente à toutes les choses du monde, laquelle est
spécifiée dans tous les individus de la nature.
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Laquelle en épousant ainsi la nature des choses se dévêt de
son indifférence et généralité, et produit sous leur manteau les effets
convenables à leur nature.
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